History of the Peloponnesian War
Thucydides
Thucydides. Histoire de la Guerre du Péloponnése. Bétant, Élie-Ami, translator. Paris: Librairie de L. Hachette, 1863.
A la nouvelle de leur approehe, les Syracusains résolurent de les prévenir et de tenter de nouveau le sort des armes sur les deux éléments avec les forces qu’ils avaient réunies. Ils firent subir à leur flotte les modifications dont le précédent combat leur avait démontré l’utilité. Ils abattirent l’extrémité des proues de leurs vaisseaux, afin de les fortifier en les accourcissant ; ils adaptèrent aux étraves de lourdes épotides, solidement arc-boutées contre les deux flancs du navire, sur une longueur de six coudées en dedans et en dehors. C’était
Tels furent les expédients imaginés par les Syracusains pour suppléer à leur inexpérience et à leur faiblesse. Encouragés par le résultat de la précédente action, ils se disposèrent à attaquer simultanément sur terre et sur mer. D’abord Gylippe fit sortir de Syracuse les troupes de terre, et les conduisit contre le mur des Athéniens du côté qui regardait la ville. En même temps, les troupes syracusaines postées à l’Olympéioh, hoplites, cavaliers, soldats armés à la légère, se portèrent contre le revers opposé. Immédiatement après, les vaisseaux des Syracusains et de leurs alliés démarrèrent Au premier moment, les Athéniens ne s’étaient crus menacés que
Une bonne partie du jour fut employée à manœuvrer en avant, en arrière, à se tâter réciproquement, sans aucun avantage prononcé ni d’un côté ni de l’autre, si ce n’est que'les Syracusains coulèrent un ou deux vaisseaux athéniens : ensuite, on se sépara. L’année de terre se retira aussi de devant les murs.
Le jour suivant les Syracusains Se tinrent tranquilles, sans manifester leurs intentions. Nicias, qui s’attendait à une nouvelle attaque après l’issue douteuse du combat naval, obligea les triérarques à réparer leurs avaries. Il fit mettre à l’ancre des bâtiments de charge en avant de l’estacade qu’il avait établie dans la mer, pour abriter la flotte et tenir lieu de port fermé. Les bâtiments furent placés de deux en deux plèthres [*](C’est-à-dire deux cents pieds. Voyez liv. VI, ch. ai, note 1. ), afin que le vaisseau qui serait pressé par l’ennemi pût se retirer en sûreté et ressortir à son aise. Ces opérations occupèrent les Athéniens tout le jour jusqu’à la nuit.
Le lendemain, de meilleure heure, les Syracusains renouvelèrent leur attaque sur terre et sur mer. Les deux flottes en présence passèrent, comme l’avant-veiHe, une grande partie du jour en tentatives réciproques. A la fin, le Corinthien Ariston, fils de Pyrrichos, le meilleur pilote des Syracusains, conseilla aux chefs de leur flotte d’envoyer aux commissaires des marchés [*](Il y avait dans toutes les villes grecques une magistrature de cette espèce, connue sous le nom d’agoranomes ou surveillants des marchés. A l’ordinaire, la vente des denrées se faisait sur la place publique. ) l’ordre de faire transporter au plus tôt le débit des comestibles sur le bord de la mer, en contraignant tous les vendeurs à exposer leurs marchandises en ce lieu. C’était afin que les matelots n’eussent qu’à descendre à terre pour prendre leur repas près des vaisseaux, et qu’ensuite, sans perte de temps, ils revinssent attaquer les Athéniens le même jour A Timprovisle.
On suivit son conseil; l’ordre fut transmis et le marché préparé. Tout à coup les Syracusains reculent à la rame, cinglent vers la ville, et descendent pour prendre leur repas sans s’éloigner. Les Athéniens, s’imaginant que ce mouvement rétrograde était un aveu de leur défaite, débarquent à loisir, et
Enfin, grâce à cette manœuvre, les Syracusains furent complètement vainqueurs. Les Athéniens se retirèrent à travers les transports et se réfugièrent dans leur station. Les Syrracu-sains les poursuivirent jusqu’aux vaisseaux de charge; mais là ils furent arrêtés par les antennes armées de dauphins [*](Les dauphins suspendus à ces vergues consistaient en lourdes masses de métal qui, en tombant sur le navire ennemi, en fracassaient les ponts. Les mains de fer ou corbeaux, également employés dans les batailles navales, étaient des grappins destinés à saisir le vaisseau ennemi pour l’empêcher de reculer. ) et dressées au-dessus des passages. Deux vaisseaux syracusains, dans l’entraînement de la victoire, s'y engagèrent et se perdirent ; l’un d’eux fut pris avec son équipage. Les Syracusains, après avoir coulé sept vaisseaux athéniens, maltraité beaucoup d'autres, pris ou tué ceux qui les montaient, se retirèrent et érigèrent des trophées pour leurs deux victoires navales. Dès lors ils se crurent invincibles sur mer, et ne désespérèrent même pas de triompher de l’armée de terre. Ils se préparèrent donc à renouveler leurs attaques sur les deux éléments.
Peu de temps après arrivèrent Démosthène et Eury-médon, à la tête des renforts envoyés d'Athènes. Ils amenaient soixante-treize vaisseaux, y compris les bâtiments étrangers, environ cinq mille hoplites athéniens et alliés, un grand nombre de gens de trait grecs et barbares, en un mot un armement complet. Les Syracusains et leurs alliés eurent un moment de stupeur ; ils se demandaient si le péril n’aurait aucun terme, puisque l’occupation de Décélie n’empêchait pas les Athéniens d’expédier une armée égale à la première et de faire cet immense déploiement de forces. L’ancienne armée athénienne, au contraire, reprit courage après les maux qu’elle avait soufferts.
Démosthène, voyant l’état des choses, estima qu’il ne fallait pas perdre de temps ni tomber dans la même faute que Nicias. Celui-ci avait d’abord répandu l’épouvante ; mais, au lieu d’attaquer immédiatement Syracuse, il avait passé l’hiver à Catane ; son irrésolution avait provoqué le dédain de ses adversaires et donné à Gylippe le temps d’arriver avec les secours du Pélo-ponèse, secours que les Syracusains n’auraient pas même eu l’idée de réclamer si Nicias les eût assaillis d’emblée; dans leur sécurité présomptueuse, ils n’auraient reconnu l’insuffisance de leurs forces qu’en se voyant investis ; alors, eussent-ils demandé du secours, il ne leur eût plus été si utile. Démo-sthène faisait ces réflexions, et convaincu que jamais il n’inspirerait plus de terreur que dans ce premier jour, il voulut profiter aussitôt du prestige de ses armes. Quand il vit que le mur parallèle, opposé à la circonvallation parles Syracusains, était simple et que, pour faire tomber toute résistance, il suffirait d’enlever la montée des Ëpipoles et le camp placé en ce lieu, il se hâta de tenter une entreprise qu’il regardait comme décisive. En cas de succès, il était maître de Syracuse; autrement, il lèverait le siège, sans laisser les Athéniens, les alliés et la ville entière s'épuiser en efforts superflus.
En conséquence, les Athéniens sortirent d’abord, et dévastèrent le territoire voisin de l’Anapos. Leur armée reprit son ancien ascendant sur terre et sur mer. Les Syracusains ne lui opposèrent d’autres forces que les cavaliers et les gens de trait postés à l’Olympéion.
Ensuite Démosthène jugea à propos d’attaquer avec des machines le mur parallèle ; mais, dès la première approche, elles furent brûlées par les ennemis, qui se défendaient du haut du rempart. Les assauts tentés sur divers points ne réussirent pas davantage. Sentant alors qu’il n’y avait plus de temps à perdre, Démosthène, après avoir fait agréer son plan à Nicias et à ses autres collègues, entreprit l’attaque des Ëpipoles. De jour, il paraissait impossible d’en approcher et d’y monter sans être aperçu. Il fit prendre pour cinq jours de vivres, rassembla les maçons et les charpentiers, se pourvut de traits et de tout le matériel nécessaire pour se retrancher en cas de succès ; puis, à l’heure du premier sommeil, lui-même, Eurymédon et Ménandros mirent en mouvement toute la troupe et marchèrent aux Ëpipoles. Nicias resta dans les retranchements.
Ils abordèrent les Ëpipoles par l’Euryale, à l’endroit où l’ancienne armée était montée la première fois. Us trompèrent la
Cependant les Syracusains et leurs alliés, Gylippe en tête, accourent des ouvrages avancés ; mais, déconcertés par cette brusque attaque de nuit, ils n’abordent l’ennemi qu’avec effroi, sont enfoncés et d’abord ramenés en arrière. Déjà les Athéniens, se croyant vainqueurs, s’avançaient toujours plus en désordre ; ils voulaient passer sur le corps de ce qui restait d’ennemis à combattre, sans leur laisser le temps de se reconnaître et de se rallier, lorsque les Béotiens les premiers leur résistent, les chargent victorieusement et les mettent en fuite.
Dès ce moment les Athéniens tombèrent dans une étrange confusion. Quant aiix détails, aucun des deux partis na pu me les fournir d’une manière précise. De jour, où tout est plus distinct, ceux qui assistent à une bataille savent à peine ce qui se passe autour d’eux : comment donc, pour un combat nocturne — le seul que, dans le cours de cette guerre, se soient livré de grandes armées, — obtenir des renseignements certains? La lune brillait à la vérité, mais on ne se voyait que comme on peut se voir à sa lumière, c’est-à-dire qu’on apercevait bien la forme des corps, mais sans discerner l’ami de l’ennemi. Une foule d'hoplites des deux partis tournoyaient dans un étroit espace. Parmi les Athéniens, les uns étaient déjà vaincus, d'autres poussaient en avant sans rencontrer d’obstacles; ceux-ci étaient sur la hauteur, ceux-là gravissaient encore. On ne savait où se diriger; car, une fois la défaite commencée, le désordre devint général, et les clameurs empêchaient de se reconnaître. Les Syracusains et leurs alliés, se sentant victorieux, s’exhortaient à grands cris, seule manière de communiquer entre eux pendant la nuit; en même temps, ils recevaient le choc des assaillants. Les Athéniens se
Le lendemain, les Syracusains érigèrent deux trophées : l’un à la montée des Ëpipoles, l’autre à l’endroit où les Béotiens avaient les premiers résisté. Les Athéniens relevèrent leurs morts par composition. La perte, pour eux et leurs alliés, fut considérable ; le nombre des armes prises dépassa de beaucoup celui des morts; en effet, plusieurs soldats avaient jeté leurs boucliers pour être plus légers dans leur fuite.
Ce succès inespéré rendit aux Syracusains leur première ardeur. Ils envoyèrent à Agrigente, alors en dissension, Sicanos avec quinze vaisseaux, pour essayer de soumettre cette ville. Gylippe parcourut derechef la Sicile, afin d’en tirer de nouveaux renforts. Depuis l’affaire des Ëpipoles, il ne désespérait pas d’enlever de haute lutte les retranchements des ennemis.
En présence du désastre qu’ils venaient d’essuyer et de la démoralisation croissante de l’armée, les généraux athéniens tinrent conseil. Tous leurs plans avaient échoué;
Nicias tenait aussi la position pour fâcheuse; mais il ne voulait pas en convenir ouvertement, ni que les généraux, délibérant sur le départ dans un conseil nombreux, révélassent ainsi eux-mêmes ces projets à l’ennemi, au risque d’en rendre l’exécution plus difficile. D’ailleurs il savait pertinemment que les affaires des Syracusains n’étaient guère plus brillantes, et qu’elles empireraient si l’on continuait le siège. Par là on les écraserait de dépenses toujours croissantes, à présent surtout que la flotte augmentée promettait aux Athéniens la supériorité sur mer. Enfin il y avait à Syracuse un parti qui désirait le triomphe des assiégeants, et qui envoyait à Nicias message sur message pour lui déconseiller de lever le siège. Ces considérations le faisaient hésiter, et l’engageaient à s’opposer manifestement au départ. Il savait bien, dit-il, que les Athéniens n’approuveraient pas une retraite qu’ils n’auraient pas décrétée. Ceux qui prononceraient sur le sort des généraux n’auraient pas vu de leurs yeux l’état des choses; ils ne le connaîtraient que par les critiques répétées autour d’eux, et jugeraient d’après les assertions des beaux parleurs. Ce n’est pas tout : un grand nombre de soldats, la majorité peut-être, qui maintenant se plaignaient le plus haut de leurs souffrances, une fois à Athènes seraient les premiers à déblatérer contre les généraux et à les représenter comme des traîtres vendus à l’ennemi. Connaissant donc le caractère des Athéniens, il ne voulait pas être victime d’une accusation injuste et ignominieuse, et préférait, s’il était nécessaire, périr les armes à la main. Il ajoutait que la situation des Syracusains était encore plus difficile que la leur, la solde des troupes étrangères, les
Ce qui engageait Nicias à tenir ce langage avec tant d’assurance, c’est qu’il, connaissait à fond l’état intérieur de Syracuse, les embarras financiers, l’existence d’un parti disposé à livrer la ville aux Athéniens et qui les pressait de ne point lever le siège ; c’est enfin qu’il avait dans la flotte plus de confiance qu’auparavant. Démosthène au contraire ne voulait pas entendre parler d’un plus long séjour. « S’il faut, iisait-il, pour lever le siège attendre que le décret en soit venu d’Athènes, le mieux est d’aller s’établir à Thapsos ou à Catane, d’où l’armée de terre pourra étendre ses dévastations sur le pays ennemi et vivre de pillage, tandis que la flotte ne sera plus obligée de lutter à l’étroit, circonstance favorable aux adversaires, mais agira dans une mer ouverte, où elle pourra tirer parti de son expérience en manœuvrant à son gré, sans avoir à circonscrire ses mouvements d’attaque et de retraite. » Il ajouta qu’à aucun prix il ne consentirait à rester davantage, mais qu’il fallait partir immédiatement.
Eurymédon se réunit à l’avis de Démosthène ; mais l’opposition de Nicias amena de l’irrésolution et des lenteurs. On le croyait mieux renseigné que les autres. Il s’ensuivit que les Athéniens ajournèrent leur départ, et ne firent aucun mouvement.
Gylippe et Sicanos étaient de retour à Syracuse. Sicanos avait manqué son entreprise sur Agrigeïite ; pendant qu’il était encore à Géla, les partisans des Syracusains avaient été chassés. Gylippe, en revanche, amenait de puissants renforts, ramassés en Sicile, ainsi que les hoplites péloponésiens expédiés au printemps sur des transports, et qui de Libye avaient abordé à Sélinonte. Jetés sur les côtes de la Libye, ils avaient reçu des Cyrénéens deux trirèmes et des pilotes. Après avoir, sur leur passage, secouru les Évespéritains qu’assiégeaient des Libyens et battu ces derniers, ils avaient longé la côte
Les généraux athéniens, voyant que l’ennemi avait reçu des renforts, tandis que leur propre situation ne faisait qu’empirer de jour en jour, surtout à cause des maladies qui désolaient l’armée, en étaient aux regrets de n'être pas partis plus tôt Nicias lui-même ne faisait plus d’objection, et se bornait à demander que la résolution ne fût pas ébruitée. En conséquence on fit avertir dans le plus grand secret toute l’armée de se tenir prête à lever le camp et à s’embarquer au premier signal. Les préparatifs terminés, comme on allait partir, la lune, alors en son plein, s’éclipsa. La plupart des Athéniens, intimidés par ce phénomène, demandèrent qu’on attendît. Nicias, qui attachait aux présages et à tous les faits de cette nature une importance exagérée, soutint que le départ devait être suspendu, jusqu’à ce que, suivant la déclaration des devins, il se fût écoulé trois fois neuf jours. Cette contrariété occasionna une perte de temps et retint les Athéniens sous les murs de Syracuse.
Informés de ces particularités, les Syracusains n’en devinrent que plus ardents à serrer de près les Athéniens, qui par ces projets faisaient l’aveu de leur faiblesse sur terre et sur mer ; d’ailleurs ils ne voulaient pas qu’ils s’établissent sur quelque autre point de la Sicile, où ils seraient plus difficiles à vaincre. Ils résolurent donc de profiter au plus tôt de leurs avantages pour engager un combat naval. Ils équipèrent leurs vaisseaux et s’exercèrent le temps nécessaire; puis, la veille du jour fixé pour la bataille, ils assaillirent les murs des Athéniens. Un détachement d’hoplites et de cavaliers étant sorti à leur rencontre par une poterne, les Syracusains coupèrent une partie de ces troupes, les mirent en fuite et les poursuivirent Comme le passage était étroit, les Athéniens perdirent soixante-dix chevaux et un certain nombre d’hoplites.
Ce jour-là les Syracusains se retirèrent; le lendemain ils mirent en mer avec soixante-seize vaisseaux, en même temps qu’ils lançaient leur infanterie contre les retranchements. Les Athéniens leur opposèrent quatre-vingt-six vaisseaux. On se joignit et l’action commença. Eurymédon, qui commandait l’aile droite des Athéniens, voulut envelopper la flotte ennemie;
Gylippe, voyant les vaisseaux ennemis vaincus et jetés hors de l’estacade et de leur camp, voulut faire main basse sur les hommes qui débarquaient, et faciliter aux Syracusains la remorque des vaisseaux en occupant le rivage. Il s’avança donc le long de la grève avec une partie de ses troupes; mais les Tyrrhéniens, qui étaient de garde en cet endroit, voyant ce corps s’approcher en désordre, sortent à sa rencontre, fondent sur les premiers, les arrêtent court, et les jettent dans le marais nommé Lysimélia. Les Syracusains et leurs alliés s’avancent alors en force; les Athéniens, inquiets pour leurs vaisseaux, accourent, sont vainqueurs, et poursuivent l’ennemi en lui tuant quelques hoplites. Ils sauvèrent ainsi la plupart de leurs vaisseaux, et les réunirent près du camp. Les Syracusains et leurs alliés leur en prirent dix-huit, dont ils massacrèrent les équipages. Dans le dessein d’anéantir ce qui restait de la flotte, ils remplirent un vieux vaisseau de sarments et de matières inflammables ; puis, profitant du vent qui portait sur les Athéniens, ils mirent le feu à ce brûlot, et le laissèrent aller en dérive. Les Athéniens, effrayés pour leur flotte, mirent tout en œuvre pour écarter le navire incendiaire. Ils y réussirent, et en furent quittes pour la peur.
Là-dessus les Syracusains érigèrent un trophée pour leur victoire navale et un autre pour l’avantage remporté par eux en avant des murs, où ils avaient intercepté les hoplites et pris les chevaux. Les Athéniens dressèrent aussi un trophée pour le succès obtenu soit par les Tyrrhéniens sur l’infanterie qu’ils avaient rejetée dans le marais, soit par eux-mêmes avec le reste de l’armée.
Cette victoire éclatante, remportée sur la flotte par les Syracusains, qui jusqu’alors avaient redouté le renfort amené par Démosthène, acheva de plonger les Athéniens dans le découragement. Grand était leur mécompte et plus grand encore le regret de l’expédition. C’était la première fois qu’ils attaquaient des villes semblables à la leur, soumises au même régime démocratique, possédant des vaisseaux, des chevaux, une